Bref! J'ai quitté mon pays- Quand la truffe se meut - La truffe redécouvre son POS - La truffe donne ses palmes!- Les Truffy Riot



Chronique de la vie d'une truffe
 1 -Bref ! J'ai quitté mon pays.


Depuis 6 mois, 1 an, 5 ans, une vie, mon pays, c'était la France, l'Allemagne, la Chine, la Belgique ou l'Inde. On avait nos repères et nos repaires.
Aujourd'hui, on a  quitté notre pays, on est une expatriée, une détachée, une impatriée. Bref ! Tout est à refaire.


La famille à peine arrivée, le seul actif rémunéré (alias super héros) parti au travail, les enfants casés à l’école et nous, à casa. un bon départ ! L'âme aventurière, on va s'en sortir, on en a vu d'autres et puis a priori, on était ravie de cette situation, non ?

Pourquoi donc ce sentiment collant d'être une truffe, un mouton à 5 pattes nous envahit-il ? Alors même qu’on ignore encore qu’on vivra des situations des plus cocasses, ces moments difficiles à vivre sur l'instant qui deviennent  a posteriori très drôles à raconter une fois l’ estime de soi et l’humour sur soi retrouvés (on vous les racontera peut être un jour si on ose).

Seule donc, le dernier carré sécurisant, le nucléon familial dispersé pour la journée, il nous faut s’activer. Fastoche ! A regarder la to do liste laissée par super héros, il n'y a pas de quoi s'ennuyer. Mais par quoi commencer, solder le passif, l'avant ? Gérer l'essentiel, le maintenant ? C'est quoi l'essentiel : le téléphone et internet ou le codice fiscal? Le certificat de résidence où les courses ?

Finalement, la première priorité : déballer les cartons et retrouver la machine à café . Avec du café, on y verra plus clair. Sauf que...au bout du 52ème carton, machine a café retrouvée, on s'aperçoit qu'on ne peut pas la brancher...deuxième priorité : acheter un adaptateur.

C’est ainsi qu’avant d'avoir pu hiérarchiser ou effectuer quelque tâche que ce soit, une nouvelle mission de la plus haute importance s'ajoute aux autres.

A ce stade, il faut être stratégique:

- et si telle la marmotte, on hibernait?
- et si telle l'autruche, on enterrait sa tête dans la sable ?
- et si on remettait à demain, qui risque de remettre à jamais, où comment procrastiner ?

Dernière solution, celle retenue : partir à la recherche d'une autre truffe, d'ex truffes. Partager les expériences, échanger, s'entraider et bénéficier du savoir des autres (grâce à quoi on sait ce que fait vraiment la marmotte quand elle hiberne et on se félicite d'avoir choisi la dernière option).

 A Turin comme ailleurs, même privées de repères, on finit par s'adapter...cela prend du temps. Et il faut laisser ce temps au temps. On se (re)construit. On tisse de nouveaux liens et l'essentiel est bien là.

A Turin, pas comme partout ailleurs, on a la chance d'être très bien accueillies. Un bon accueil, c'est moins d'écueils.
Bref, et la truffe s’épanouit…

Truffe = en verlan « effurt » (à prononcer avec un léger accent germanique). La truffe ne les ménage pas, sans y paraître.

Truffe = personne qui, une fois la frontière passée, perd (temporairement) en compétences mais gagne en aptitudes (dont celle majeure de porter un regard amusé sur sa nouvelle vie et celle de ses comparses).




Chronique de la vie d'une truffe:
2-Quand la truffe se meut !

Depuis 6 mois, 1 an, 5 ans, mon pays, c'était la France, l'Allemagne, la Chine, la Belgique ou l'Inde. On avait nos repères et nos repaires. 

Aujourd'hui, on a quitté notre pays, on est une migrante, une expatriée, une détachée, une impatriée. Tout est à refaire!


La famille à peine arrivée le seul actif rémunéré (alias super-héros) parti au travail....il nous faut songer à quitter le nid pas encore douillet, pour aller chasser, caser les enfants à l'école, nous occuper de la to do list.... Bref, se mouvoir.

Et pour se mouvoir, la truffe se distingue. Il y a celle qui n'a pas le permis (celle-ci découvre avec joie les tramways oranges au charme suranné), celle qui avait une voiture mais n'en a plus, par choix ou contrainte (celle-là pratique l'intermodalité: vélo, taxi, covoiturage, dépanneuse, utilitaires, de l'électricien ou du plombier, elle a presque tout essayé !), l'hyper-à-l'aise (cette dernière, pas chamboulée pour un sou, se charge de mettre en garde les autres, mission de la plus haute importance comme vous allez le comprendre).

Enfin, la truffe-à-voiture.
Dans le flot de la circulation matinale des premiers jours, notre autista découvre la nouvelle loi du bitume: les klaxons impatients, les mêmes formes de feux tricolores pour piétons et voitures, le feu orange un prolongement du vert, au rouge, des automobilisti passent encore, la ligne blanche marque l’interdiction de doubler, la double ligne blanche marque l'interdiction formelle de doubler… La truffe lance des : “eh fais l’autista dans ta macchina”. Ou bien des “espèce d’autista della domenica”. Elle se crispe (mais la truffe qui aime à voir les côtés positifs de la vie, se dit qu’elle fait aussi son pilates dans sa voiture, la crispation ça muscle i glutei !)


Le problème avec l’aller, c’est qu’il implique un retour. De retour a casa, tremblante mais vivante, sa voiture toujours en un seul morceau, vierge de rayures, elle souhaite mesurer son exploit: une bonne heure dans la jungle automobile et une toute petite moyenne de 17 km/h.
Elle n'a plus l'impression d'avoir risqué sa vie ou alors au ralenti...comment faire comprendre à super-héros sa peur panique à 17 km/h ? Elle renoncera à l’empathie.

Enfin, une fois accommodée aux trajets de la plaine, la truffe s’élève. En effet, qui dit Turin dit colline (qu’elle a choisi délibérément de ne pas habiter, truffe mais pas folle, pardon aux "hyper à l’aise" qui souvent y habitent, la colline, ça clive!)
La colline a la géographie torturée : routes sinueuses, à la largeur calibrée pour Fiat 500 mais au revêtement dédié aux 4x4. Piège à rétroviseurs, elle est aussi facteur de crevaisons et ses allées sont propres à l'embourbage, le Vrai. La colline, le dépaysement et la nature à un jet de pierre, la vue magnifique sur Turin et les montagnes, ça se mérite !

Enfin, tous ses soucis deviennent très relatifs le jour où, l'esprit encore endormi, elle constate avec effarement la disparition soudaine de la Macchina. Volée, alors même que pour une fois, elle n’avait pas laissé les clés dessus.
Brutalement, elle est privée de son statut d’autista et la truffe s’émeut.

À Turin, comme ailleurs, même avec d'autres repères, on finit par s'adapter...
Bref, et la truffe s’épanouit.


Truffe personne qui, une fois la frontière passée, perd (temporairement) en compétences mais gagne en aptitudes (dont celle majeure de porter un regard amusé sur sa nouvelle vie et celle de ses comparses).



Chronique de la vie d'une truffe
3 - La truffe redécouvre son POS.

Depuis 6 mois, 1 an, 5 ans, une vie, mon pays, c'était la France, l'Allemagne, la Chine, la Belgique ou l'Inde. On avait nos repères et nos repaires. Aujourd'hui, on a quitté notre pays, on est une expatriée, une détachée, une impatriée. 
Bref ! Tout est à refaire.


La truffe est installée, enfin!
Elle a pris ses marques, s’active…Elle est bénévole, sportive, cuisinière hors pair, crafteuse, découvreuse de tendances, surfeuse frénétique (sur le net). Elle est surtout l’ancre qui amarre son foyer dans une nouvelle réalité. Bien qu’agent secret non rémunéré (ce qu’elle fait ne se voit pas), elle en est la cheville ouvrière.

Pourtant son statut, la fameuse case à cocher au sens de l’INSEE, la définit comme “inactive” (on va leur déposer la panière de linge et les mômes à l’INSEE…Ils verront bien !). Aux yeux d’autres, de l’entourage, sa vie nouvelle semble plus légère et teintée d’exotisme. Certes, la truffe ne risque plus comme son super héros de perdre sa vie à la gagner, mais elle ne veut pas non plus la perdre à s'adapter, se transformer (la truffe, Barbamama, même combat !) et risquer de se perdre. 



La truffe s’interroge. Cette différence entre vécu et statut/perception de son inactivité l’interpelle ! Si le détachement, impulsé par super héros a été consenti et approuvé, la tâche de la truffe est-elle si simple ? Sa malléabilité sans limites? Sa légèreté réelle ? Aussi, la truffe, sans vouloir se plaindre cherche à faire entendre sa voix.

Tout déménagement ou changement de statut ébranle. La truffe, elle, cumule souvent les deux et ce, dans un contexte transfrontalier. Un détachement, ça bouscule ! Ce sont des tracas (souvent administratifs, liés a la barrière de la langue, parfois inextricables…) en plus et des perspectives à revoir.



Si certaines trouvent illico formidable leur nouvelle vie. Leur foyer, où qu’il soit est leur royaume et l’épanouissement de leurs enfants leur saint graal. Pour d’autres, l’adaptation a ce nouveau rôle est plus chaotique (cette truffe, contrairement a la bouteille d’Orangina, ne la secouez pas, elle est pleine de doutes) car:

Se détacher, c’est digérer un changement majeur de POS. Job, maison, amis, réseau, habitudes, environnement…Ces acquis se sont envolés !

Se détacher aussi bizarre que cela puisse paraître c'est de nouveau dépendre...Financièrement, notamment, de super-héros, de l'emploi du temps et des horaires du reste de la famille. 

Se détacher, c'est s’employer à s'attacher de nouveau quelque part pour une période temporaire, a durée élastique, sans assurance aucune quant à l’après. 

Se détacher ce sont des acquis non négligeables couplés à des contraintes nouvelles:
A la légèreté (d’un Danone 0%) de la Truffe, on peut opposer le renoncement;
 Au dépaysement, l'instabilité;
 À ses découvertes, le repli sur soi;
 À sa plus grande liberté, la dépendance.

Au final, sa vie est donc à plein d’égards ni plus simple, ni plus compliquée. Elle est simplement différente, particulière et en aucun cas inactive. Enfin, la mission première de stabilisation de la famille remplie, que construire pour soi quand on se sait en CDD (irait-on jusqu’à dire en sursis)? 

Pour opérer sa mue, la truffe dispose d’un atout de taille, du temps ! Car si sa légèreté est surestimée, le temps dont elle dispose est bien réel. Il lui permet de faire son oeuvre, se retourner sur soi-même, sur nous-même. 

La truffe réfléchit (oui, elle sait faire... et pas que la lumière), à plusieurs c’est possible aussi ! Elle s’accorde alors une respiration pour réaffirmer et/ou redéfinir son POS, relativise, se réinvente de nouvelles perspectives, une dynamique constructive. Madame rêve ad libitum et le miracle s’opère…

Elle est de nouveau POSée, POSitive, elle POSsède les clefs du POSsible pour sa Personal Original Satisfaction!

Parce que la femme, l’épouse, la mère, l’agent secret, Barbamama et la truffe ne sont pas toujours celles que vous croyez, et surtout parce qu’elles sont souvent une seule et même personne..

Bref, et la truffe s’épanouit…

Truffe = personne qui, une fois la frontière passée, perd (temporairement) en compétences mais gagne en aptitudes (dont celle majeure de porter un regard amusé sur sa nouvelle vie et celle de ses comparses).

POS = Plan d’Occupation des Sols




Chronique de la vie d'une truffe 
4 - La truffe donne ses palmes !

Depuis 6 mois, 1 an, 5 ans, une vie, mon pays, c'était la France, l'Allemagne, la Chine, la Belgique ou l'Inde. On avait ses repères et ses repaires.Aujourd'hui, on a quitté son pays, on est une expatriée, une détachée, une impatriée. Bref ! Tout est à refaire.


A l'approche de ces temps légers et avant de vous quitter pour l'été, la truffe fait son festival de Cannes (qui ne s’écrit pas avec un o) et vous révèle le palmarès des meilleures truffades de l'année. Le jury s’est réuni de façon anonyme et a voté en toute subjectivité.

Les truffades récompensées sont :

Palme d’Or : Lady Gaz-gaz

Ou comment faire d’une truffade de deux minutes un grand spectacle pseudo-tragique.
La truffe veut, pour faire plaisir à Super-Héros, poser des tringles à rideaux. Elle monte sur son escabeau, munie de la perceuse. Mais voilà, ça ne perce pas. Notre héroïne change alors les mèches jusqu’à trouver celle qui perce enfin le trou nécessaire. Il est 21 heures, les enfants dorment, Super-Héros est en déplacement (c’est-à-dire au restaurant à cette heure-là).

Le rebondissement arrive alors, en la personne du gaz que la truffe de la truffe sent très légèrement dans un premier temps.

La truffade glisse vers le tour de force en usant de la grosse artillerie : les voisins, les pompiers (même pas beaux), les appels téléphoniques à Super-Héros (qui dans son restau n’entend pas) la Société de Gaz de Turin… Un vrai défilé du 14 juillet en plein mois de janvier.

Une coupure de gaz pour trois jours. Une belle puissance de récit, même si la présence de tuyaux de gaz au-dessus des fenêtres reste inexpliquée et une maestria de truffade dont on ressort le cœur tout étourdi.

Grand Prix du Jury :Prends pas l’oseille et tire-toi

Réunit tous les ingrédients d’un bon polar. Au cœur de la truffade, deux effractions.  Une nocturne, habitants endormis, une diurne habitants absents. L’intrigue ce sont les voleurs à eux seuls. Discrets, précautionneux, fine-gueule : Hi-fi, télé, iPods, appareil photo, prennent pas! Deux fenêtres fracturées pour presque rien (une voiture envolée mais retrouvée dans un verger à 70km)et c’est à la Truffe et à Super-Héros de retourner la maison pour deviner ce qu’ils ont bien pu dérober. Des voleurs qui ne volent pas ! La truffe en relatant cette histoire a tout de même une pensée amicale pour celles et ceux qui sont tombés sur voleurs moins raffinés…

Prix d’interprétation féminine : La truffe

Ce prix lui est attribué à l’unanimité pour ses rôles hétéroclites.

La truffe Etourdie: Fait nettoyer sa voiture, y trouve par la suite un objet non identifié, le jette à la poubelle puis s’étonne sur la raison de ne plus bien capter la radio. Syndrome de truffe confirmé, même si antenne jetée peut réapparaître fortuitement.

La Truffe panade : Après deux heures de labeur sur les bagages, ambiance cotillons, le coffre structuré mode Tétris et plein, part en vacances prestement... sans le sac à chaussures resté à quai... baptême de truffe réussi même si pieds nus en novembre, on va plus t'y prendre.

La Truffe qui tombe à pic : Fait garder ses enfants chez le baby-sitter. Lorsqu’elle dépose ses enfants, il est enfermé dehors sous la pluie. De truffe employeuse, elle devient sauveuse et... joueuse, puisqu’elle lui renouvellera sa confiance !

La truffe monospaceuse: Rebrousse chemin pour secourir une comparse victime d'une crevaison. Se retrouve au volant d'une Fiat 500 bétaillère à parcourir, au pas, la colline, Brassens à tue-tête dans le poste, 5 enfants à bord mais des sacs plastiques (oui mais des CRAI !) en guise de sacs d'école ... pour réduire l'encombrement…

Prix d’interprétation masculine : Super Héros

Ce prix, attribué à l'unanimité à chacun le sien, pour son interprétation incroyable du Truffon ou moitié de la Truffe.

Il a en effet, en premier chef, l’immense mérite, parmi tant d’autres, de supporter cette dernière toute l’année. Attribué également par ricochet aux Super-Héros anonymes, pompiers, plombiers, chauffagistes, garagistes, dépanneurs… qui nous ont permis de survivre… Qu’aurions-nous fait sans vous tous ?

Prix de la Mise en Scène : Impantanata

Le plus épique. Dans un décor bucolique, où l’on respire le bon air, deux truffes lâchées en colline… Goûter philo prévu à 15h30, fin 16h30. Scénario prévu : déposer, attendre et récupérer dare-dare les enfants à 16h30 pour, a casa revenus, enchaîner la montagne de devoirs, la révision d’évaluations, la douche, la préparation du repas…Un grain de sable va flinguer ce beau programme, vous vous en doutez bien. Quel grain de sable ?
Scénario final : La truffe, qui avait fait fi des pluies diluviennes récentes et de leur incidence sur un sol non bitumé a tenté de garer son tank comme elle pouvait… encouragée par un mini-tank ami. Le tank s’est embourbé jusqu'à la garde. Tout a été tenté par les truffes présentes pour l’extraire de sa gangue de boue, rien n’y a fait.
La chute : 20h00, une Scène culte dans une cuisine inconnue, ou nos deux truffes vivent un grand moment de solitude, en compagnie d’un chien, dont la truffe pouvait renifler toute la désespérance de ses homonymes…
La chute, fin : 21h00, la truffe est rentrée, chez elle, enfants épuisés…en dépanneuse mais sans le tank, resté enlisé.

Le Palmarès s’achève sur cette belle histoire, car c’est ainsi que les truffes se sont éloignées des copinettes pour se rapprocher de l’amitié.

En espérant vous avoir, au cours de ces pages, fait rire, tout du moins sourire, touchés voir même exaspérés (ce sentiment, la truffe le prend aussi... c'est une réaction, vous êtes donc bien vivants !), la truffe vous souhaite de vivre un joyeux été...

À celles et ceux qui quittent le Piémont, bon vent... on se retrouvera peut-être un jour quelque part, à cuisiner des spaghettis au curry, aux champignons noirs, aux bretzels...
À celles et ceux qui restent, à très bientôt.
À celles et ceux qui arrivent, bienvenus...

P.s: la truffe ne vit pas à elle seule tout ce qu'elle écrit, sinon elle se serait appelée « la quiche ».
Si vous avez des anecdotes, une question primordiale que vous souhaitez voir triturée par l'esprit décalé de la truffe, n'hésitez pas à lui écrire. La truffe essayera de s'en saisir et qui sait, remporterez-vous peut-être la palme d'or l'année prochaine ?



Chronique de la vie d'une truffe

5-Les Truffy Riot 


Depuis 6 mois, 1 an, 5 ans, une vie, mon pays, c'était la France, l'Allemagne, la Chine, la Belgique ou l'Inde. On avait nos repères et nos repaires.
Aujourd'hui, on a quitté notre pays, on est une expatriée, une détachée, une impatriée. Bref ! Tout est à refaire.



Les sites Web de conseils et la littérature à l’intention des conjoints d’expatriés (majoritairement encore, des femmes) foisonnent. On y apprend notamment que s’expatrier, c’est prendre des risques… d’attraper la malaria, contracter la dengue, chopper la dépression. Mais tout ça, c’est pipi de chat, à côté du risque majeur de divorcer (3 couples d’expatriés sur 5 finissent par se séparer).

L’expatriation cause du divorce ou le divorce conséquence de l’expatriation ? Ne prenez pas peur !

Deux solutions s’offrent à nous: sculpter son corps de truffe et tout miser sur le physique, la secrétaire de Super-Héros n’a qu’à bien se tenir… ou bien devenir (ou rester pour les déjà nanties) une truffe épanouie et pas nouille (au pays des pâtes). Avant de détailler cette dernière solution, comprenons comment nous en sommes arrivées là.

90% des femmes d’expatriés travaillaient dans la vie d’avant. Elles sont souvent diplômées, voire surdiplômées. Mais à peine sorties du deuil de leur sacro-saint statut social (étape souvent trop négligée…), elles se retrouvent à devoir répondre aux questions telles que “Et tu fais quoi de tes journées ?”, “Tu as retrouvé du travail ?”, “Je ne te réveille pas ?” (alors qu’il est 11 heures AM…)

C’est alors que la truffe perd confiance, peine à s’affirmer et a la désagréable impression de se justifier. Elle a le sentiment de devoir trifouiller dans son emploi du temps pour y dénicher enfin une  « occupation » digne de légitimité…Et voilà comment on en est arrivée là…

Pourquoi l’altérité serait-elle, ici, trop souvent synonyme d’infériorité ?

Pourquoi la valeur d’une personne se mesurerait-elle uniquement au nombre de zéros figurant sur sa feuille de paye ? (il y en a un sur ma plaque d’immatriculation, y compte pas ?), à son statut social ?

Comment réagir ?

Montrer ses seins pour se faire entendre ? Selon le mode opératoire des ukrainiennes du Femen ?


Monter un groupe punk, les truffy riot ? (appel à truffe, il nous manque la troisième fille– envoyer CV à la rédaction qui transmettra)

Non, juste poursuivre sa route et développer son mode projet. Et comprendre que la truffe est simplement victime du syndrome “zézette épouse X”, elle ne rentre pas dans les cases des sédentaires !
(Tant qu’elle n’est pas victime du fer à souder… Dieu merci Super-Héros, contrairement à Félix, n’est pas bricoleur…)
  
Eh bien oui, “ça dépend-ça dépasse”, la truffe, c’est pareil… Parce que des qualités, elle n’en manque pas: d’abord, plein de qualités en –té : adaptabilité, flexibilité, humilité, solidarité, mais pas que : ouverture d’esprit, patience, humour et empathie. Et si ces dernières ne sont pas innées, la truffe a la délicatesse de les développer.

Parvenir à se réaliser dans le sillage de Super-Héros (être la Loïs de son Clark, c’est tout un art…), à vivre en toute sérénité sa vie en pointillés, c’est son grand défi et la solution pour faire partie des 2/5èmes.

La truffe est un facteur clé de la réussite de la mission “expatriation” de Super-Héros. Sachez-le !

Alors, choyons-nous, choyez-nous !
Et acteurs périphériques, cessez vos questions, les Truffy Riot, ça dépend et ça vous dépasse…

Bref, et la truffe s’insurge…


Truffe = en verlan  effurt (à prononcer avec un léger accent germanique). La truffe ne les ménage pas, sans y paraître.

Truffe = personne qui, une fois la frontière passée, perd (temporairement) en compétences mais gagne en aptitudes (dont celle majeure de porter un regard amusé sur sa nouvelle vie et celle de ses comparses).ronique de la vie d'une truffe